Mitzvot en vue de l’omniprésence divine (1982) | ||
1. | Caroncule | (2:56) |
2. | Sclérotique | (3:32) |
3. | Iris | (1:56) |
4. | Pupille | (3:32) |
5. | Limite de la pupille | (1:56) |
6. | Limite de l’iris | (3:54) |
7. | Peau | (0:20) |
Mathieu Gaulin, soprano saxophone – Caroline Blaquière, sopranino and alto saxophones – Isabelle Choquette, tenor saxophone – Andriy Talpash, baritone saxophone |
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Breathing – or the Daffy Excursion of Tolerance into the Cosmic Lung (1984) | ||
8. | Breathing | (26:00) |
Douglas Schmidt, accordion |
Brégent par lui-même
Un contrepoids à la complaisance
Ce n’est pas une messe, un concert : c’est une célébration de l’intelligence humain e au niveau du son. Il ne faut vraiment pas avoir peur de se présenter devant le miroir, se regarder et dire : « C’est ça le vingtième siècle ». J’ai travaillé dans à peu près tous les milieux musicaux. Quand j’écoute la musique contemporaine , mon esprit s’ouvre. C’est intéressant d’entendre une structure au niveau de tous les paramètres, d’entendre tous les aspects de la musique harmonisés au niveau de la structure. Dans le fond , la musique contemporaine sert de contrepoids à la forme de complaisance qui peut exister dans une société . En fait, sans elle, ça serait la mort de l’esprit… l’écroulement de notre culture.
« Vous êtes un compositeur utopiste… »
Pas seulement le compositeur, la personne aussi! Parfois, j’ai l’impression systématiquement de vivre sur une autre planète; le monde est plus beau dans ma tête qu’il ne l’est en réalité. Je fais beaucoup d’erreurs dans ce sens. Je te donne un exemple. Je m’imagine que les musiciens ont 24 heures par jour pour travailler ma musique, puisque moi je prends 24 heures par jour pour l’écrire. Or, le contexte de la vie n’est malheureusement pas comme ça. À l’époque, on entendait au conservatoire des oeuvres invraisemblables de Xenakis, Stockhausen, Boulez… les orchestres dans tous les coins qui jouaient dans des tempi différents… ça influence énormément. Mais dans la réalité, moi qui suis utopiste de nature en plus, ce n’est vraiment pas comme ça que ça se passe. Mais pour moi l’utopie est essentielle. S’il n’y a pas d’utopistes sur la terre, c’est peine perdue. Il faut risquer. Il faut quand même essayer de pousser de l’avant. Moi-même je le fais, encore aujourd’hui. Je ne m’arrêterai pas dans un passage qui exige une certaine complexité parce qu’il ne faut pas le faire, parce que tu te fais taper sur les doigts, parce que les musiciens n’ont pas le temps de le faire. Non, je regrette infiniment. S’il le faut, je vais le faire et ça, c’est vraiment de l’utopie.
Le Trad-Sens Concertio (1987)
Un autre exemple de mon utopisme : l’OSM me demande un concerto de piano. Ils demandent à Michel-Georges Brégent un concerto de piano : « là tu vas être sage Michel-Georges, tu vas faire un beau petit concerto de piano qui va ouvrir le programme – 18 minutes ». Évidemment, ça m’est passé par une oreille et ça m’est sorti par l’autre. J’avais en tête d’écrire le concerto de piano du siècle! Alors je me suis mis à analyser les 33 meilleurs et puis je les ai superposés; j’ai superposé tout l’ordre de l’harmonie, tous les motifs musicaux, tous les ordres de tempi, j’en ai fait l’analyse, j’ai compilé toute mon information. Finalement, j’ai fait sortir ce magnifique programme de l’ordinateur. J’ai vu que ce qui se passait était phénoménal. Juste au niveau des tempi, au niveau de l’harmonie, ça me donnait tout un monde à découvrir. Je me suis dit : « ça va passer vite en 18 minutes! ».