Karen Potje
Photo: Linda Eerme En quittant Montréal pour le Texas en 1989, Karen Potje, Ontarienne de naissance, s’est vue revenir sur le dégoût qu’elle entretenait jusqu’alors pour la musique country. L’oreille attentive, ouverte sur les ondes texanes pleines de chansons parlant du mal d’amour ou les bars Honky-Tonk, elle est tombée amoureuse malgré elle du genre, tellement d’ailleurs qu’elle s’est alors mise à écrire ses propres tounes. Elle n’a pas pour autant abandonné ses racines plus « classiques », chantant à l’époque au sein du Dallas Symphony Chorus—s’étant entre autres produit à Carnegie Hall lors d’un spectacle en l’honneur du centenaire de l’institution newyorkaise.
D’aucuns se seraient contentés de mélanger ainsi Mozart et la musique honky-tonk. Pas Karen. Avec l’arrivée de son premier fils, la fibre maternelle l’a emportée, renouvelant par la même ses goûts musicaux. Un beau jour d’été texan — forcément humide, forcément insupportable — Karen a alors accouché de sa première chanson pour enfants— « Baby’s in a Slump » —en berçant son fiston dans ses bras. Celle-ci fut la première d’une longue série de chansons explorant le monde des bébés, des enfants, des parents—comment ils se voient et comment ils voient le monde. Chansons piquantes, pleines d’humour, parfois non dénuées de sarcasmes mais toujours bourrées de tendresse. Des chansons qui racontent de vraies histoires et parlent de gens bien réels en somme.
De retour à Montréal, en 1994, un enfant dans ses jupes et un second en route, Karen s’est mise à développer tout une gamme d’expressions musicales, incluant à la fois des hits jazz, des numéros classiques de Leonard Cohen ou Hank Williams en plus, bien sûr, de ses propres compositions. Avec une voix qui conserve un soupçon de country, elle prend plaisir à chanter dans certains lieux acoustiques de Montréal, dont au Yellow Door, le coffee house le plus ancien du Canada, où elle s’est produite à trois reprises récemment.
photo: Scott McLeod Ses enfants devenus adolescents (ce qui a d’ailleurs permis à Karen de faire la grasse matinée de temps en temps, après avoir été privée de sommeil pendant des années), Karen s’est lancée dans un premier projet de disque, un disque qui plaira à la fois aux adultes et aux enfants. A cette occasion, Karen a su d’ailleurs s’entourer de certains parmi les meilleurs musiciens de Montréal. Le lancement de « Can’t Help But Love You, Baby » est prévu pour le 24 mai 2008.
Si « Can’t Help But Love You, Baby » cible un auditoire d’abord familial, Karen continue à développer d’autres de ses cordes musicales, plus adultes. Avec des ballades comme « Too Late, Too Long, Too Old », des chansons teintées d’ironie comme « Dead Ringer », en passant par des tounes romantiques telle « Tear Ourselves Away », Karen écrit et nous parle à la fois avec sa tête et son cœur. La finesse de ses paroles, ses airs inoubliables se construisent à partir de rythmes issus des 12-bar blues, du swing western ou encore de la valse. Et les histoires qu’elle raconte sonnent toujours vrai.