Depuis sa formation en 1997 par le pianiste Marc Couroux et le compositeur Michael Oesterle, l’Ensemble KORE présente au public montréalais une programmation axée sur une musique rarement entendue à Montréal, voire au Canada, en assurant (entre autre) la création de multiples oeuvres majeures du répertoire canadien. Leur concert inaugural du 27 novembre 1997 fut produit en collaboration avec l’Ensemble Apartment House de Londres. Le concert Montréal – Amsterdam (1999), commandité par l’Ambassade Royale des Pays Bas, et qui a eu lieu au sein du Festival MusiOctobre de l’Université McGill, jumela des jeunes compositeurs provenant de deux centres de musique contemporaine en pleine effervescence.
En 1999, l’Ensemble KORE lança une séries de concerts jumelant deux compositeurs, dans le but de faire confronter leurs esthétiques respectives et provoquer ainsi une réaction critique révélatrice. Cette série, produite pour l’émiss ion Résonances de la Chaîne Culturelle de Radio-Canada, comprenait trois concerts : Howard Bashaw – Claudio Ambrosini (1999), James Harley – Helmut Oehring (2000), et Clarence Barlow – Gyula Csapo (2001).
En parallèle, l’Ensemble KORE se dévoua davantage à la mise en valeur d’esthétiques originales en présentant des « concerts immersifs », c’est à dire, dédiés à un seul compositeur. Le concert Chris Newman : le Vrai et le Beau (2000) dressa un portrait intime du créateur, amplifié par le caractère idiosyncrasique de la voix du compositeur, qui chantait lui-même dans le cadre du concert. Le concert Grandeur : Michel-Georges Brégent (2002), qui demeure un des plus ambitieux à ce jour, présenta pour la première fois les oeuvres Mitzvot pour quatuor de saxophones (1984) et Breathing pour accordéon (1984) du regretté compositeur québécois, jugées impossibles auparavant. Ce concert intégrait pour la première fois une composante vidéo, qui allait caractériser davantage plusieurs productions des plus récentes : Public Relations de Marc Couroux (2003) et Nicole Lizée : Double Platinum (2004).
L’événement « Strike the Ear », centré autour de Gerhard Stäbler et Kunsu Shim, présenta deux semaines d’activités, comprenant (entre autres) deux concerts de l’Ensemble KORE, un concert de l’Ensemble Motion du Nouveau-Brunswick ainsi qu’un atelier de percussion avec les étudiants de la Faculté de Musique de l’Université McGill.
Sensible au rituel de concert, l’Ensemble KORE intègre des éléments théâtraux au sein de leurs productions, en forme de « micro-opéras ». Cette tendance s’est manifestée récemment lors des événements Tom Johnson : Le dernier des minimalistes (2002), Peter Hatch : Dans la tradition de l’instant (2003), ainsi que Rudolf Komorous : Au pays des merveilles (2003). Lors de la production de drüber de Gerhard Stäbler, huit « crieurs actifs », éparpillés dans la salle, confrontaient le public avec une panoplie de vocalisations et actions physiques. Depuis 2001, l’Ensemble KORE est administré par Marc Couroux, Justin Mariner et Michael Oesterle.