Minna Re Shin – Sonates pour piano Franz Joseph Haydn

Minna Re Shin

Sonate No 47 en si mineur, Hob. XVI: 32
Allegro moderato 8:52
Menuet 13:42
Finale: Presto 6:43
Sonata No 30 en ré majeur, Hob. XVI: 19
Moderato 18:17
Andante 19:40
Finale: Allegro assai 4:37


Ces deux sonates ont été composées à la cour des princes Eszterházy, soit en 1776 et 1767, respectivement. Elles représentent deux « périodes » de l’évolution de Haydn et diffèrent par leur caractère, leur forme et leur style. Elles révèlent cependant le caractère imaginatif et perfectionné de l’écriture de Haydn. Chacune est l’occasion de découvrir un joyau. Ces sonates d’expression pure et classique attestent un art raffiné et vigoureux, et des dons d’expression exquis.

Minna
photo: Yves Lacombe
Sonate No 47 en si mineur, Hob. XVI: 32
Cette sonate révèle la maturité et le raffinement du style de Haydn, ainsi que la brillance et la vigueur de son idiome pianistique. Par la prééminence de la tonalité mineure, par sa texture contrapuntique et par ses harmonies et ses inflexions chromatiques, elle reflète l’atmosphère du Sturm und Drang. Pourtant, malgré ses tendances romantiques, elle ménage un équilibre délicat entre le « travail de l’esprit » et le « travail du coeur ».

Sonate No 30 en ré majeur, Hob. XVI: 19
eaucoup de contemporains ont reproché à Haydn d’avoir « parodié » C. P. E. Bach dans cette sonate, antérieure à la précédente. Même si l’on peut établir, entre le style du maître et celui de Haydn, un parallèle qu’attestent l’usage fréquent de larges écarts, la transparence de l’écriture à deux voix et les effets combinés de l’extrême grave et de l’aigu, on ne saurait parler de copie rigoureuse. L’esprit du maître est certes respecté, mais Haydn a déjà amorcé sa quête personnelle.

L’interpretation de Minna Re Shin
Minna Re Shin propose une conception nouvelle des deux sonates pour piano de Franz Joseph Haydn réunies sur ce disque. Son interprétation originale s’inspire de la vie de Haydn, surtout durant la période où le compositeur était Kapellmeister à la cour des princes Eszterházy. Elle aborde la musique de Haydn d’un point de vue féminin et cherche à en exprimer la sensualité sous-jacente. Consciente de l’influence que les femmes qui ont inspiré le compositeur et pour lesquelles il a écrit cette musique ont exercée sur son génie créateur, Minna Re Shin s’est attachée à faire ressortir la simplicité et l’essence du style de Haydn.

Minna
photo: Yves Lacombe

Critiques

« Une sorte de racisme musical laisse entendre parfois que tous les interprètes asiatiques sont de petites mécaniques parfaits et sans âme. Foutaise! À preuve, ce beau disque de la Canadienne Minna Re Shin (…) tout entier consacré à des sonates de Haydn. C’est un jeu aussi fin que de la dentelle. Les notes y sont, mais avec ce supplement d’émotion qui fait la difference. » – Ici Montréal

« Les pianistes Alfred Brendel et Andräs Schiff se sont prêtés au jeu avec un égal bonheur, surtout pour nous, et c’est maintenant au tour de la jeune Montréalaise Minna Re Shin. Ces sonates « révèlent le caractère imaginatif de l’écriture de Haydn ». Nous lui faisons entièrement confiance, puisque cette jeune dame aime son sujet et que c’est avec beaucoup de sensibilité et d’intelligence qu’elle fait son entrée dans la cour des interprètes. » – Le Journal de Montréal

« La sonorité est exquise et [Minna Re Shin] fait preuve d’un sens de l’équilibre tonal, de l’articulation et de la précision contrapuntique irréprochable qui fait de cet enregistrement un véritable trésor. » – Andrew MacDonald, compositeur

« Par la force intellectuelle et le caractère transformateur de son interprétation, Minna Re Shin a accompli pour Haydn ce que son compatriote Glen Gould avait fait pour Bach, il y a 49 ans. » – Jim Tuller, mélomane